Alexis LEGER (Master MMS, 2015), Consultant indépendant & Fondateur d'un podcast
"J’ai sorti 14 épisodes depuis 2024, autour des nouvelles technologies, du freelancing et du « future of work ». L’idée est de montrer qu’il existe des alternatives au modèle très « CDI » en France, et d’apporter un souffle entrepreneurial."
Suite à l'obtention de son Master Marketing et Management des Services (MMS) en 2015, Alexis LEGER a occupé différents postes avant de se lancer en freelance. Aujourd'hui Consultant et Fondateur d'un podcast, il revient sur son parcours scolaire et professionnel à l'occasion de son interview pour le Réseau des Diplômés.
Bonjour Alexis. Pourriez-vous nous parler de votre parcours académique ?
J’ai commencé par une Licence Économie et Gestion à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée (ancien nom de l’Université Gustave Eiffel) en 2009. Puis, j’ai intégré le Master Marketing et Management des Services (MMS) que j’ai obtenu en 2015.
Dans ce cadre, j’ai eu l’opportunité de réaliser mon apprentissage à la SNCF, en tant que Chef de produit sur le programme de fidélisation. Mon rôle consistait à piloter ce programme, à donner de la visibilité économique et financière, et à animer une démarche marketing en lien avec la connaissance client : collecte de données, analyse des comportements d’achat, etc. C’était une expérience très enrichissante, d’autant que j’y ai retrouvé des camarades du Master !
Après l’obtention de votre Master MMS en 2015, quel a été votre parcours professionnel et personnel ?
À la suite de mon diplôme, j’ai pris un temps de pause pour me consacrer à la musique. J’ai toujours eu un côté artiste et créatif : j’ai investi dans un home-studio, suivi des formations en ingénierie du son, produit mes propres morceaux et même eu l’occasion de me produire sur scène.
Ensuite, j’ai repris le travail par de l’intérim dans une PME du BTP. Au départ, je m’occupais de tâches très opérationnelles comme la saisie de données dans un ERP (logiciel que les entreprises utilisent pour gérer leurs activités quotidiennes telles que la comptabilité, les achats, la gestion de projets…). Progressivement, j’ai évolué vers des missions plus intéressantes, touchant au marketing et à la gestion de projet.
En 2018, une ancienne camarade de Licence m’a recommandé et j’ai intégré Square Management, un cabinet de conseil en stratégie et organisation. J’ai alors découvert le conseil, avec deux grandes missions : chez BNP Paribas, en tant que Project management officer sur un programme d’amélioration de la qualité de service des systèmes d’information (cash management), et chez Allianz Partners.
"L’alternance m’a beaucoup aidé à anticiper les réalités du monde professionnel : en un an, on comprend déjà le fonctionnement d’une entreprise."
Par la suite, j’ai enchaîné d’autres missions de conseil, notamment dans le secteur public (Conseil départemental de la Creuse, Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, avec des missions d’audit RGPD). C’est ce que j’aime dans le conseil : la diversité des sujets.
Plus récemment, j’ai occupé un poste de Product manager à la Caisse des Dépôts, mais cette fois sur des applications métiers pour les gestionnaires back-office. Je travaillais en lien avec des Développeurs et une Designer, ce qui m’a conduit vers mon rôle actuel, davantage tourné vers le management de produit et la gestion de projet.
Depuis trois ans, je me suis lancé en freelance. Je développe mon activité de Consultant indépendant et j’ai créé un podcast vidéo. J’ai sorti 14 épisodes depuis 2024, autour des nouvelles technologies, du freelancing et du « future of work ». L’idée est de montrer qu’il existe des alternatives au modèle très « CDI » en France, et d’apporter un souffle entrepreneurial.
Quel a été le principal défi vous avez dû relever en intégrant le monde professionnel ?
L’alternance m’a beaucoup aidé à anticiper les réalités du monde professionnel : en un an, on comprend déjà le fonctionnement d’une entreprise. D’ailleurs, ce que j’avais perçu à l’époque à la SNCF, je le retrouve encore aujourd’hui dans d’autres structures.
Mon principal défi a été plutôt géographique. Je ne voulais pas vivre à Paris, car pendant mon Master 2, je faisais déjà les allers-retours entre Marne-la-Vallée et La Défense, soit plus de trois heures de transport par jour. Je ne voulais pas revivre cela. Or, dans mon domaine à l’époque (Chef de produit marketing), les opportunités en dehors de Paris étaient rares. Ce n’était pas une désillusion, mais une réalité du marché.
Dans quelle mesure votre formation en marketing a facilité votre intégration sur le marché du travail ?
Dans mon métier actuel, le product management, je pense que toute formation transversale en management peut permettre d’intégrer ce type de poste. L’important, c’est d’avoir des compétences organisationnelles, de la structure et un bon esprit de synthèse.
Le Master MMS m’a donné un socle de connaissances très large et ce qui est important, c’est la formation continue. Par exemple, je me suis formé par la suite en data science. Aujourd’hui, rester dans une dynamique d’apprentissage permanent est nécessaire.
"Pour trouver ce qui a du sens, il faut oser se lancer, parfois sur des terrains risqués, et sortir des schémas tous faits !"
Comment se présente aujourd’hui le secteur du freelancing dans lequel vous évoluez ? Quelles sont les tendances ?
Dans le conseil en informatique et en freelance en général, il y a une forte accélération. De plus en plus de personnes se lancent chaque année.
Cela tient en partie aux nouvelles générations, qui ne recherchent plus forcément la stabilité d’un CDI. Même en CDI, beaucoup changent d’entreprise au bout d’un ou deux ans. Ce mouvement pousse vers l’indépendance.
Historiquement, le CDI est d’ailleurs assez récent : avant, la plupart des gens étaient indépendants (commerçants, artisans). En France, le CDI reste très valorisé, mais dans d’autres pays comme les États-Unis, une large part de la population active est freelance.
Certes, il y a encore des résistances culturelles en France : beaucoup perçoivent d’abord les risques (instabilité, incertitude) avant les avantages. Mais les entreprises y trouvent de l’intérêt : flexibilité, expertises pointues, profils variés. Recruter un freelance est moins engageant et parfois plus efficace qu’embaucher en CDI. Je pense que cette tendance va continuer à s’accélérer dans les prochaines années.
Y a-t-il un projet dont vous êtes particulièrement fier ?
Oui, mon projet phare de ces deux dernières années est le podcast que j’ai développé. J’y ai consacré beaucoup de travail et il m’a permis de faire de très belles rencontres. Après 14 épisodes, je vais clore ce concept précis mais je ne vais pas arrêter les podcasts pour autant. Je réfléchis maintenant à une nouvelle formule.
Pour finir, si vous deviez donner un conseil aux jeunes diplômés, quel serait-il ?
Écoutez-vous. Faites vos choix pour vous. Ce n’est pas parce que vos proches vous conseillent une voie qu’elle est forcément la meilleure pour vous. Souvent, ils projettent leurs propres peurs.
Pour trouver ce qui a du sens, il faut oser se lancer, parfois sur des terrains risqués, et sortir des schémas tous faits !
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