Lyla DENOYEL (Master Innovation, Design et Luxe, 2016), la rencontre du design avec l'artisanat vietnamien
Lyla DENOYEL a été diplômée du Master Innovation, Design et Luxe en 2016. Elle est aujourd'hui Directrice Artistique de la maison d'édition franco-vietnamienne Studio Rivêt.
Quels sont les postes occupés depuis votre sortie et dans quelles entreprises ?
J’ai débuté par un apprentissage en tant que Designer d'objets. À l'issue de mon diplôme j'ai été recrutée comme Directrice Artistique, poste que j'exerce depuis 5 ans.
Quelles sont vos différentes missions ? Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Le cœur de ma mission est de créer des répertoires formels en partage, adaptés aux savoir-faire spécifiques des artisans vietnamiens et à leurs systèmes d'organisation. Ces croisements techniques et géographiques développent des langages spécifiques de création et d’itération sans paroles (par la maquette, l'échange de prototypes, le plan, la 3D). Mes temps de présence sur place au Viêt-Nam favorisent le croisement de nos intuitions singulières et génèrent une expertise de projet paritaire.
Ce qui m'anime particulièrement c'est d'explorer une vision responsable du design au sein d'une entité métisse. Je contribue ainsi à conforter des éco-systèmes locaux grâce à la conjugaison de nos compétences communes. J'ai la sensation d'être à la croisée des chemins en travaillant à la reconnaissance d'artisanats exceptionnels, peu médiatisés et en leur proposant des outils pour émerger. Cela leur permet d'échapper à la folklorisation sérielle qui submerge les villages d’artisans du Vietnam. J'apprécie cette pratique d'un design à l'épicentre, qui revendique une vision non européano-centrée de la création.
Quelles années universitaires avez-vous réalisées à l'IAE Gustave Eiffel ?
J'y ai fait ma dernière année d'étude, un Master 2 Innovation, Design et Luxe.
Quel est votre meilleur souvenir du Master ?
Je garde un souvenir fort du cours d’innovation de Mathias SZPIRGLAS.
Après des années de formation en design à l'école Boulle, durant lesquelles j'ai principalement côtoyé des designers-artisans, c'était ma première expérience de création en dialogue avec des étudiants issus d'écoles d'ingénieur, de marketing ou de management. Nos langages et nos prismes de lecture étaient très différents, et l’élaboration du projet s'était faite dans la confrontation de ces visions. L'expérience de ces divergences de regards avait été particulièrement formatrice pour une designer s'apprêtant à intégrer le monde professionnel.
Avec le recul, que vous a apporté le Master pour votre carrière, ou pourquoi pas, pour votre développement personnel ?
Le cadre formatif du Master m'a permis d'approfondir ma vision du design.
L'étude du secteur du luxe au travers du prisme de l'innovation et du design sous tend la question de la responsabilité du design. D'abord à s'établir dans cet univers, et ensuite à en questionner les pratiques. Elle amène à s'interroger les espaces restant au design pour amener une conscience dans ces secteurs spécifiques.
À titre personnel, cela a été la confirmation de ma volonté d'exercer ma pratique en proximité avec ceux qui façonnent l'objet et dans un dialogue horizontal.
Avez-vous gardé des contacts avec d’autres camarades de promotion ? Que sont-ils devenus ? Y en a-t-il un dont le parcours est original ou exemplaire ?
Oui, chacun s'illustrant par la force qu'ils ont eu à construire des parcours reflétant leurs singularités.
Avez-vous déjà embauché des diplômés de votre Master que ce soit en stage, apprentissage ou en CDD, CDI ?
Oui, cette année nous recevons en apprentissage une quatrième étudiante qui a choisi de poursuivre son diplôme de DSAA (Diplôme Supérieur d'Arts Appliqués) par le Master Innovation, Design et Luxe.
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