Guillaume DEFACHE (Master GESS, 2023) : Chef de service éducatif réfugiés
"Ce n’est pas forcement toujours simple au quotidien, nous avons des journées difficiles mais nous sommes convaincus que l’on peut faire de belles choses tant qu’elles ont du sens."
Après un début de carrière axé sur l'addictologie, Guillaume DEFACHE (TARTAR) a décidé de poursuivre dans le domaine du social mais en s'orientant désormais vers l'aide aux réfugiés. Afin d'évoluer professionnellement, il a fait le choix du Master Gestion des Entreprises Sociales et Solidaires (GESS) en formation continue, diplôme brillamment obtenu en 2023.
Bonjour Guillaume. Pourriez-vous présenter votre parcours scolaire et professionnel s’il vous plaît ?
J’ai commencé par une école d’Éducateur spécialisé, l’ESSTS, à Lille. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé près de 5 ans dans l’addictologie, à la fois en tant qu’Éducateur spécialisé en centre d’hébergement et d’accueil d’urgence pour personnes en situation d’addiction, mais aussi en tant qu’Écoutant téléphonique pour Addiction Drogues Alcool Info Services.
Puis, j’ai rejoint France Horizon en tant qu’Éducateur spécialisé mais cette fois-ci dans le domaine de l’hébergement et de la réinsertion sociale. J’étais arrivé à un moment de ma carrière où je souhaitais évoluer et me former. Un jour, lors d’un événement partenaire, j’ai rencontré Marieke FONTAINE inscrite en Master 2 GESS. En discutant avec elle, je me suis rendu compte qu’il s’agissait vraiment de ce que je voulais faire ! J’ai alors postulé et ai été pris en Master 2 GESS, que j’ai obtenu en 2023.
Comme je le dis souvent, il y a eu un alignement des planètes car j’ai soutenu mon mémoire de fin d’étude le 25 novembre 2023, j’ai eu mes résultats une dizaine de jours après et ai obtenu une opportunité d’évolution interne le 18 décembre 2023 ! Je suis depuis en remplacement en qualité de Chef de service éducatif au sein du pôle réfugiés, toujours chez France Horizon. J’ai dans mon périmètre un centre provisoire d’hébergement et des programmes de réinstallation des migrants d’Afrique subsaharienne et syriens. J’ai sous ma responsabilité 8 travailleurs sociaux, ainsi que des personnes travaillant sur les fonctions supports.
"Grâce à ce poste de cadre, j’ai plus de leviers. Je suis la passerelle entre ma direction et les équipes des travailleurs sociaux."
Pourquoi avez-vous fait le choix de vous orienter vers le domaine de l’économie sociale et solidaire (ESS), et plus particulièrement l’addictologie ?
J’avais une bande de copains qui attendait l’été pour partir en festival. Là-bas, j’ai été sensibilisé par des associations en réduction des risques. J’ai alors décidé de partir en école d’Éducateur et ai fait mon stage long dans la réduction des risques.
Il faut dire que l’addictologie est un petit milieu comparé au handicap et la protection de l’enfance. Tout le monde se connaît, cela créé une proximité entre professionnels.
En quoi être Chef de service éducatif vous stimule au quotidien ?
Quand j’ai pris le poste, j’étais assez confiant sur le management et hésitant sur la gestion de l’établissement. Au final, je me suis rendu compte que le management s’apprenait sur le terrain. Il faut faire preuve d’une extrême justesse, ce qui vient avec le temps.
Aussi, grâce à ce poste de cadre, j’ai plus de leviers. Je suis la passerelle entre ma direction et les équipes des travailleurs sociaux. J’ai une équipe très investie, tout le monde est proche et fait aussi preuve de beaucoup de justesse dans son accompagnement. Ce n’est pas forcement toujours simple au quotidien, nous avons des journées difficiles mais nous sommes convaincus que l’on peut faire de belles choses tant qu’elles ont du sens.
Repartons sur votre année de Master GESS. Quel serait votre souvenir le plus marquant ?
Le voyage d’été à Roussillon ! Il faisait beau, cela a fait du bien à tout le monde car nous avions le nez dans le mémoire. Aussi, nous avions eu le droit à une formidable imitation de la part de Mamadou TRAORÉ qui nous a bien fait rire !
"Le Master GESS m’a réconcilié avec le système scolaire."
Avec le recul, que vous a apporté le Master GESS dans votre carrière ou dans votre développement personnel ?
Le Master GESS m’a réconcilié avec le système scolaire. Les cours étaient complets et pertinents : gestion de projet, pilotage de la performance, communication, etc. Aussi, je me suis rendu compte qu’il est facile de comprendre lorsque l’on est convaincu par le syllabus et que les professeurs sont vivants et agréables !
Au niveau professionnel, j’ai pu évoluer rapidement. Depuis, j’ai pu appliquer plein d’éléments concrets vus en cours. Je sais donc que j’ai fait le bon choix en postulant au Master GESS !
Auriez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’orienter vers le domaine de l’ESS ?
Soyez clairs avec vous-mêmes ! L’ESS représente un beau pourcentage de l’emploi en France, avec des valeurs humaines et de solidarité. Si vous avez une cause importante dans votre cœur, lancez-vous !
Une de mes collègues disait « On n’est pas cher payés mais on rigole bien ! » en parlant de l’ESS. On a toujours une bonne cohésion entre nous car on fait quelque chose d’utile pour la société. Dans l’association pour laquelle je travaille, on héberge 250 personnes, ce qui signifie 250 personnes de moins dans la rue.
Il est vrai que les gens ont l’impression que les travailleurs de l’ESS demandent souvent plus de moyens mais ce qu’il faut garder en tête, c’est qu’il s’agit de moyens justes : soigner les personnes, leur éviter la rue…
Merci Guillaume ! Auriez-vous un mot de la fin ?
Toute ma gratitude envers les enseignants du Master GESS et mes camarades de classe. J’ai pu m’intéresser à plein de nouvelles choses. Une bonne continuation à tous, on se voit bientôt !
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés