Mehdi RABHI (Master Comptabilité, Contrôle, Audit, 2020) : spécialiste de la Transformation de la fonction Finance

"Le matin, je pouvais être en visio avec l'Inde ou l'Australie et le soir avec le Brésil."

Grâce à ses diverses expériences professionnelles, Mehdi RABHI (Master Comptabilité Contrôle Audit, 2020) a pu toucher à l'ensemble du spectre CCA. Aujourd'hui Consultant en Transformation de la fonction Finance au sein du prestigieux cabinet EY, il revient sur son riche parcours à l'occasion de cette interview pour le Réseau des Diplômés.

Bonjour Mehdi, pourriez-vous présenter votre parcours scolaire et professionnel ?

Je suis initialement issu d’une formation scientifique. Après un Baccalauréat Scientifique, je me suis inscrit en PACES. Cependant, je me suis rendu compte que le domaine de la médecine ne me convenait pas, je n’arrivais pas à m’y projeter. Lorsque j’ai discuté de mon expérience avec une amie, celle-ci m’a conseillé la Licence d’Économie-Gestion, et notamment la Licence 3 CCA à l’UPEM (ancien nom de l’Université Gustave Eiffel) où elle étudiait. Je me suis renseigné et cela m’a réellement intéressé car c’est une filière très portée sur les chiffres. Je me suis donc inscrit en Licence Économie-Gestion, j’ai continué avec la Licence 3 CCA et ai fini avec le Master CCA.

En ce qui concerne mes expériences professionnelles, j’avais initialement pour souhait d’évoluer dans le domaine de la comptabilité. J’ai donc fait mon stage de L3 dans le pôle comptabilité d’une entreprise de design durant 6 mois. Ensuite, pour mon alternance de Master, j’ai eu la chance d’être embauché par mon professeur d’Évaluation et Transmission d’Entreprise, M. DEPOUTOUT, qui a un cabinet de 15 collaborateurs. J’y ai occupé le poste de Collaborateur Comptable durant 2 ans.

Néanmoins, après près de 2 ans et demi dans le domaine de la comptabilité, je me suis rendu compte que ce n’était pas vraiment fait pour moi. J’ai alors parlé de ma remise en question à Pedro GOMES LOPES, un enseignant en Gestion de Projet du Master CCA, qui m’a guidé. Il m’a partagé une offre d’emploi chez Alstom dont il avait eu connaissance alors qu’il effectuait une mission pour leur compte avec le cabinet Wavestone. Il s’agissait d’un poste de Business Process Owner (BPO), que j’ai obtenu après la session d’entretiens ! J’ai donc rejoint les équipes finance d’Alstom en 2020 pour mon premier poste cadre. Mon rôle était de m’assurer que les processus financiers mis en place par la Direction Financière soient bien appliqués par les utilisateurs du groupe, mais aussi que les outils aient la capacité de répondre à leurs besoins (comme SAP par exemple).

Ce fut très intéressant car j’avais une forte dimension projet. La routine n’existait pas ! De plus, à ce moment-là, Alstom avait racheté Bombardier. Les équipe de Bombardier avaient des méthodes de travail totalement différentes de celles d’Alstom, le but était alors de les faire converger vers les nôtres. Aussi, nous avions une réelle dimension internationale puisque 99% du temps, je collaborais en anglais. Le matin, je pouvais être en visio avec l’Inde ou Australie et le soir avec le Brésil. De ce fait, j’ai eu la chance d’avoir de nombreux voyages professionnels internationaux, comme l’Australie.

Après 3 ans là-bas, j’ai décidé de voguer vers de nouveaux horizons et c’est pourquoi je suis entré chez EY en tant que Consultant en Transformation de la fonction Finance en juin 2023.

"Le fait également de passer d’un client à un autre apporte une richesse car cela nous donne différents points de vue. On a un regard neuf et on peut pointer des problèmes que le client ne voit pas forcément à cause de sa subjectivité."

Aujourd’hui, en tant que Consultant chez EY, en quoi votre métier vous anime-t-il au quotidien ?

J’accompagne les directions financières dans des projets de transformations digitales. J’ai déjà eu plusieurs clients, principalement des grands groupes dans le secteur de l’édition, l’énergie ou le e-commerce. Actuellement, je travaille pour un grand nom des cosmétiques. J’ai diverses missions : implémentation d'ERP (SAP), refonte et optimisation de processus, pilotage de la performance (contrôle de gestion), accompagnement d’une entreprise pour la création d’un centre de services partagés, etc.

Ce que j’apprécie est le fait que je ne sois pas sur un périmètre purement comptable car je touche à tout, notamment aux systèmes d’information. Le fait également de passer d’un client à un autre apporte une richesse car cela nous donne différents points de vue. On a un regard neuf et on peut pointer des problèmes que le client ne voit pas forcément à cause de sa subjectivité.

Pourquoi avez-vous fait le choix de vous orienter vers le domaine CCA ?

Initialement, je souhaitais devenir Expert-Comptable. Deux voies pour y arriver étaient possibles mais j’ai préféré celle du Master. J’étais plus à l’aise avec celle-ci et le Master CCA de l’IAE Paris-Est était très bien classé. La réputation a compté pour beaucoup dans mon choix.

"[...] Nous avions à organiser la journée d’intégration des futurs M1 CCA. [...] Le jour J, nous étions stressés car nous avions peur que cela se passe mal. Nous nous sommes levés à 6 heures du matin pour cacher les enveloppes sur le campus !"

Quel est votre souvenir le plus marquant du Master ?

J’en ai deux ! Le premier est que nous avions à organiser la journée d’intégration des futurs M1 CCA. Nous devions nous occuper du budget, de la mise en place, etc., le tout en équipe. Nous avions alors tout préparé et fait une présentation devant nos professeurs. Nous avions décidé, pour la première partie de la journée, d’organiser une chasse au trésor sur le campus sur le thème d’Harry Potter. Le jour J, nous étions stressés car nous avions peur que cela se passe mal. Nous nous sommes levés à 6 heures du matin pour cacher les enveloppes sur le campus ! L’après-midi, des olympiades eurent lieu avec des jeux gonflables et, le soir, nous sommes tous partis prendre un verre. Nous étions très contents car tout s’était bien passé !

Le second souvenir est moins joyeux car, étant la promotion 2020, nous avions vécu le confinement et toutes les interrogations qui s’en suivent lors de notre dernière année de Master. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que nos professeurs se souciaient véritablement de nous et ce, au-delà des cours. Je pense par exemple à Inès BOUDEN, qui a réussi à répondre à mes diverses inquiétudes.

"Également, le Master m’a appris la rigueur et la structuration de ses pensées, ce qui est indispensable dans le conseil."

Avec le recul, que vous a apporté le Master CCA dans votre carrière ou dans votre développement personnel ?

Au niveau de ma carrière, j’ai eu de belles opportunités et notamment pour mon premier poste cadre. Aussi, le Master m’a apporté un réel réseau, que ce soit professionnel ou amical. En effet, je côtoie encore certains de mes camarades de promotion.

Également, le Master m’a appris la rigueur et la structuration de ses pensées, ce qui est indispensable dans le conseil. Le client a besoin de quelque chose straight to the point. Il s’agit d’une formation exigeante mais complète puisque l’on a de la comptabilité, de la finance mais aussi du droit.

Aujourd’hui, je suis régulièrement en contact avec les responsables de formation de CCA. Je serai d’ailleurs mobilisé pour faire passer les oraux d’admission de Licence 3 !

Auriez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’orienter vers le domaine CCA ?

Il est indispensable d’avoir conscience que le Master est exigeant, mais que la récompense n’est que plus belle. Je recommande vivement cette formation car on y apprend beaucoup. Le Master CCA est d’ailleurs très bien perçu auprès des employeurs et des employés d’une entreprise, qui considèrent qu’il garantit de solides bases comptables ainsi que de bonnes méthodes de travail pour tout collaborateur l’ayant obtenu. Aussi, je suis la preuve qu’avec ce Master, on peut aller vers des voies professionnelles autres que la comptabilité ou l’audit !