Lisa DEGUILLE (Licence professionnelle GOESS, 2024) : Assistante de direction chez Nos Petits Frères et Sœurs
"Nous agissons comme des petites villes à l’intérieur même des grandes villes, où nous apportons les fonds qui permettent de financer l’ensemble des besoins des enfants et familles vulnérables : nourriture, eau potable, soins, éducation, logement, soutien psychologique..."
Diplômée de la Licence professionnelle Gestion des Organisations de l'Économie Sociale et Solidaire (GOESS) en 2024, Lisa DEGUILLE a toujours été animée par les causes en lien avec l'économie sociale et solidaire (ESS). Aujourd'hui Assistante de direction chez Nos Petits Frères et Sœurs, une association intervenant pour les enfants vulnérables en Amérique Latine et aux Caraïbes, elle revient sur son parcours.
Bonjour Lisa, pourriez-vous présenter votre parcours scolaire et professionnel s’il vous plaît ?
J’ai obtenu un Baccalauréat Économique et Social (ES) en 2019, juste avant la grande réforme du Baccalauréat. J’ai par la suite intégré l’Université Paris Dauphine pour y étudier les Sciences des organisations. Cette période a été compliquée en raison des grèves et de la crise sanitaire de la Covid-19. J’ai validé ma première année du premier coup, mais la deuxième année a été plus difficile. Bien que ce fut un parcours d’économie et de gestion il me manquait l’aspect humain.
Après la validation de ma L2, j’étais à la recherche d’un engagement plus concret. Je me suis alors dirigée vers la Licence professionnelle GOESS de l’Université Gustave Eiffel pour son approche plus humaine et la possibilité de faire de l’alternance. C’est à ce moment-là que j’ai rejoint l’association Nos Petits Frères et Sœurs en tant qu’Assistante administrative.
J’avais l’intime conviction que je devais évoluer dans cette sphère, j’ai alors poursuivi avec un Master Santé, Protection et Économie Sociale – toujours à l’Université Gustave Eiffel – avec un grand intérêt pour le M2 spécialisé en ESS et insertion sociale, en totale cohérence avec mon projet professionnel. Nos Petits Frères et Sœurs m’a alors proposé un nouveau poste en tant qu’Assistante de direction, une promotion très gratifiante.
Aujourd’hui, en tant qu’Assistante de direction chez Nos Petits Frères et Sœurs, en quoi votre métier vous anime-t-il au quotidien ?
Mon travail consiste à soutenir la direction dans la gestion administrative, la coordination des projets et la communication interne ainsi qu’externe afin d’assurer le bon fonctionnement de l’organisation. Au sein de Nos Petits Frères et Sœurs, nous intervenons spécifiquement pour des enfants vulnérables dans 9 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. C’est assez fascinant car nous agissons comme des petites villes à l’intérieur même des grandes villes, où nous apportons les fonds qui permettent de financer l’ensemble des besoins des enfants et familles vulnérables : nourriture, eau potable, soins, éducation, logement, soutien psychologique... À Haïti, par exemple, nous avons construit un hôpital pédiatrique, l’hôpital Saint-Damien, à Port-au-Prince. Ce qui me motive, c’est avant tout de sentir que j’aide concrètement ces enfants. Notre association compte de nombreux acteurs répartis à travers le monde, notamment en Europe, en Australie, mais également au Canada et aux États-Unis.
Pourquoi avez-vous fait le choix de vous orienter vers la Licence professionnelle GOESS ?
Cela s'inscrivait dans une volonté d'avoir un impact social direct. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’il était possible de faire carrière dans le secteur associatif.
J’ai alors envisagé de m’orienter vers des fonctions de direction et d’organisation, tout en restant pleinement engagée dans le domaine social. C'était un défi vraiment stimulant pour moi car j'ai besoin d'un travail qui ait un impact concret au quotidien.
Quel est votre souvenir le plus marquant de la Licence GOESS ?
Je n’ai pas un souvenir précis mais plutôt le sentiment d’avoir acquis des outils, des apprentissages réguliers que j’applique au quotidien dans mon poste. Par exemple, à l’occasion des 30 ans de notre association, nous organisons un événement spécial, en plus des nombreux projets que nous portons chaque année. J’ai pu mettre en œuvre des méthodes apprises pour établir un suivi rigoureux afin d’assurer le sérieux et l’organisation de nos actions, qui ont un impact direct sur la pérennité de l’association.
"Il faut savoir prendre du recul et être préparé émotionnellement pour que ces situations n’aient pas trop d’impact sur sa vie personnelle."
Avec le recul, que vous a apporté la Licence GOESS dans votre carrière ou dans votre développement personnel ?
Professionnellement, la Licence a été un tournant. Sans cette dernière, je n’aurais jamais découvert l’association dans laquelle je travaille aujourd’hui. Je considère que cette expérience m’a façonnée et a orienté ma carrière. Je suis convaincue de vouloir poursuivre mon engagement dans le secteur associatif. Si j’ai jusqu’ici travaillé auprès des enfants, c’est avant tout l’envie de contribuer à une cause d’intérêt général qui m’anime, qu’il s’agisse de solidarité, de protection de l’environnement, de défense des droits des animaux ou encore d’accompagnement des publics vulnérables.
Personnellement, cela m’a énormément apporté : après une expérience difficile pendant mes deux premières années, où j’ai connu un profond mal-être, la Licence GOESS m’a permis de me reconstruire. Grâce à la confiance de mes enseignants, notamment Rémi LAURENT, j’ai retrouvé confiance en moi et dans mon projet professionnel.
Auriez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’orienter vers le domaine associatif ?
Je leur conseillerais de bien réfléchir à leur orientation, car s’engager dans l’économie sociale et solidaire, c’est aussi être confronté à des réalités parfois difficiles. Selon les domaines, cela peut inclure la précarité, l’isolement, la souffrance psychologique, voire des situations de violence, de maltraitance ou encore la mort, comme c’est le cas par exemple en EHPAD ou, dans mon cas, en refuge animalier (bénévolat). Il faut savoir prendre du recul et être préparé émotionnellement pour que ces situations n’aient pas trop d’impact sur sa vie personnelle.
Merci Lisa ! Auriez-vous un mot de la fin ?
Même s’il est important de rester lucide sur les difficultés du secteur, ce sont des métiers magnifiques. L’ESS est un très beau modèle, porteur d’alternatives nécessaires face aux défis actuels.

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