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Eva SAHIN (Master DEIPM, 2023) : l'économie au sein de grandes institutions

Portraits de diplômés

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12/06/2024


"J’ai effectué un stage aux Nations Unies [...] sur des sujets de recherche liés à l’innovation, aux politiques industrielles dans les pays en développement et au niveau de préparation des pays d’Amérique Latine vers la digitalisation."


Diplômée du Master Development Economics and International Project Management (DEIPM) en 2023, Eva SAHIN a déjà une carrière bien remplie : Ministère de la Justice, ONU, Paris School of Economics... Aujourd'hui Assistante de Recherche au sein du Fonds Européen d’Investissement, elle revient sur ses différentes expériences professionnelles et son Master.


Bonjour Eva. Pourriez-vous présenter votre parcours scolaire et professionnel s’il vous plaît ?

J'ai obtenu un Baccalauréat Économique et Social avant de poursuivre une Licence en Économie et Gestion à l'UPEC. J'ai choisi de m'orienter vers l'économie, non seulement parce que c'était en adéquation avec mon parcours scolaire, mais surtout en raison de mon vif intérêt pour ce domaine car je souhaitais comprendre les phénomènes de société et les enjeux économiques du monde dans lequel on vit.  Au terme de ma Licence, j’ai effectué un stage au sein de la banque BNP Paribas pour découvrir le secteur bancaire. Bien que ce stage ait été enrichissant et formateur, j’ai réalisé qu’il me manquait la dimension "sociale" des sciences économiques et sociales.

De ce fait, pour la suite de mes études, j’ai décidé de postuler au Master DEIPM en raison de mon intérêt déjà marqué pour l’économie du développement, particulièrement au niveau microéconomique, ainsi que pour les programmes d’aide aux pays émergents. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de mes professeurs, notamment de Mme Diane AUBERT, professeure en Licence d’Économie à l'UPEC et au sein du Master DEIPM.

La première année de Master m’a beaucoup plu. Tous les cours étaient dispensés en anglais et le Master était composé d’étudiants internationaux ce qui est très intéressant pour les travaux de groupe, le partage d’expériences et d’idées. Nous avons également eu l’opportunité d’assister à un cycle de conférences, au CEPS (Centre for European Policy Studies), ce qui a permis d’élargir nos connaissances et d’apprendre à nous connaitre. Nous avons exploré une variété de sujets lors de nos cours, allant des différentes thématiques de l’économie du développement aux aspects plus théoriques, ainsi que des cours sur la méthodologie, les techniques de recherche et sur l’utilisation du logiciel Stata, essentiel en économétrie. Enfin, j’ai effectué un stage au sein du Ministère de la Justice en tant que Chargée de Projet Junior à la direction de la pénitentiaire. Pour mon mémoire, j'ai étudié l'application du système français de gestion déléguée des prisons au Brésil et j’ai eu l’opportunité d’interviewer une employée des Nations Unies (ONU) impliquée dans un programme de développement de transformation des prisons locales brésiliennes.


"Nous avons dû réaliser une mission de terrain où nous devions, en groupe, créer un projet en partenariat avec une ONG locale d’un pays émergent."


Pour le Master 2, deux parcours s’offraient à nous. J’ai choisi le parcours "Évaluation d’impact" enseigné majoritairement à l’Université Gustave Eiffel.  La seconde année était assez intense comme la majorité des cours a été regroupée au premier semestre. Ce parcours nous a appris la méthodologie de l’évaluation d’impact, donc d'évaluer empiriquement l’impact de programmes de développement. Durant cette année, nous avons dû réaliser une mission de terrain où nous devions, en groupe, créer un projet en partenariat avec une ONG locale d’un pays émergent. Je pense que nous avons tous trouvé cette expérience très enrichissante et cela nous a permis de comprendre certaines problématiques locales.  

Pour clôturer ces deux années de Master, j’ai effectué un stage aux Nations Unies (ONUDI) à Vienne au sein de la division Capacity Development, Policy Advice, Research and statistics. J’ai travaillé sur des sujets de recherche liés à l’innovation, aux politiques industrielles dans les pays en développement et au niveau de préparation des pays d’Amérique Latine vers la digitalisation. J’ai également contribué à l’organisation d’évènements avec les états membres ainsi qu’à la préparation de notes de synthèse. En parallèle, je rédigeais mon mémoire de fin d’études portant sur la mesure de l’insécurité alimentaire au Sénégal, projet qui m’a passionnée. Il fallait bien organiser son temps entre le mémoire et le stage, ce qui n’était pas toujours simple !

Mes professeurs, Mme Mélika BEN SALEM et M. Thomas BARRÉ, ont apprécié mon mémoire et m’ont alors proposé d’occuper un poste d’Assistante de Recherche au sein de la Paris School of Economics.

Aujourd’hui, j’effectue un dernier stage au sein d’une institution européenne, le Fonds Européen d’Investissement (FEI) dans la division Recherche et Analyse de Marché.

 

"Je souhaitais m'engager dans une discipline qui ait un impact positif sur le monde et avoir un travail qui a du sens. C'est pourquoi je me suis tournée vers l'économie du développement."


Quelle serait une journée type de votre poste au sein du Fonds Européen d'Investissement ?

Au sein de la division Recherche et Analyse de Marché, du département Stratégie, je travaille sur le design d’une enquête européenne destinée à obtenir des données pour de futures études. Plus précisément, je contribue à l’élaboration de questionnaires destinés aux fonds d’investissements en Europe qui financent les PME, ainsi qu’aux sujets couverts dans l’enquête comme le changement climatique, la valeur ajoutée du FEI ou l’égalité des genres.

J’effectue également des recherches et analyses de données pour des rapports ou des papiers de recherche. En outre, je participe à la coordination avec nos partenaires, notamment une université avec laquelle nous co-écrivons des articles. Nous travaillons beaucoup en équipe et nous échangeons des idées sur divers sujets, ce qui contribue grandement au développement de mes connaissances.

 

Pourquoi avez-vous fait le choix de vous orienter vers le domaine de l’économie du développement, et plus particulièrement le Master DEIPM ?

Je souhaitais m'engager dans une discipline qui ait un impact positif sur le monde et avoir un travail qui a du sens. C'est pourquoi je me suis tournée vers l'économie du développement. Ce domaine me permet de contribuer à des projets qui visent à améliorer les conditions de vie dans les régions les plus défavorisées, à réduire les inégalités et à promouvoir un développement durable.

Plus particulièrement, j’ai choisi le Master DEIPM parce que, d’une part, les débouchés proposés correspondaient à mes ambitions et que les cours m’enthousiasmaient. Aussi, avoir des cours en anglais, travailler avec des étudiants internationaux, tout cela m’a motivée ! J’ai aussi apprécié la liberté que l’on a eu au sein du Master de choisir nos sujets pour des projets de groupes. Cela permettait de travailler sur le même pays pour différents travaux de groupe ou sur une même thématique (comme l’insécurité alimentaire) et de pouvoir valoriser ces travaux individuels ou de groupe au moment d’entretiens d’embauche.


"Après avoir contacté plusieurs ONG, nous avons décidé de collaborer avec l’ONG CREATE! (Center for Renewable Energy and Appropriate Technology) au Sénégal."

Quel serait votre souvenir le plus marquant du Master DEIPM ?

Définitivement la mission de terrain, qui est unique ! L’objectif de la mission de terrain est de créer un projet ou de contribuer à un projet d’une ONG active dans un pays en développement.

En groupe de cinq, la première étape consistait à trouver un sujet et une région du monde qui nous intéressaient tous, puis d’effectuer des recherches et de contacter des ONG. Après avoir contacté plusieurs ONG, nous avons décidé de collaborer avec l’ONG CREATE! (Center for Renewable Energy and Appropriate Technology) au Sénégal. L’ONG agit dans des villages en zone rurale du Sénégal pour mettre en place des jardins communautaires. Cela permet aux femmes bénéficiaires d’avoir une source de nourriture, de revenus et d’augmenter leur productivité notamment avec des formations sur les techniques d'agriculture irriguée durable faites par les membres de l’ONG.

Après avoir identifié avec nos partenaires ce qu’on pourrait leur apporter en fonction de leurs besoins, nous avons donc organisé notre mission sur les plans logistiques, budgétaires et aussi opérationnels, afin d'être efficaces sur le terrain. L’objectif de notre mission était d’améliorer un questionnaire portant sur quatre thématiques (insécurité alimentaire, ressources, changement climatique et santé) afin de permettre à l'ONG de récolter des données robustes et valides pour montrer les bénéfices de leur programme et attirer davantage de fonds. Cette mission a été très enrichissante, elle nous a permis d’appliquer nos compétences et surtout d’apprendre du terrain !


"Au début, je pensais impossible le fait d’obtenir un stage dans des organisations internationales aussi prestigieuses que l’ONU. Grâce au soutien des professeurs qui nous ont beaucoup encouragés à postuler, j’ai tenté ma chance."


Avec le recul, que vous a apporté le Master DEIPM dans votre carrière ou dans votre développement personnel ?

Au niveau professionnel, le Master m’a appris à travailler en groupe, à développer des compétences en recherche appliquée, des connaissances approfondies en économie du développement, en évaluation d’impact et en économétrie. Aussi, il m’a confirmé mon appétence pour l’humanitaire mon souhait de participer à des initiatives qui ont un véritable impact social et économique.

Au niveau personnel, le Master m’a donné confiance en moi. Au début, je pensais impossible le fait d’obtenir un stage dans des organisations internationales aussi prestigieuses que l’ONU. Grâce au soutien des professeurs qui nous ont beaucoup encouragés à postuler, j’ai tenté ma chance. De plus, le fait de régulièrement présenter des projets devant mes camarades m’a donné confiance en moi car l’exercice de parler en public et en anglais n’est pas toujours facile. Enfin, le Master m’a permis de développer des compétences analytiques et techniques ainsi qu’une certaine rigueur. Tout cela permet d’acquérir un sentiment de réussite personnelle lorsque l’on parvient à atteindre ses objectifs professionnels.

 

Pour finir, auriez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’orienter vers le domaine de l’économie du développement ?

Si l’économie du développement vous intéresse, je pense qu’il faut commencer par lire des articles ou des rapports sur des thématiques plus précises pour en apprendre davantage. Il faut aussi être capable de travailler au sein d’une équipe et de bien organiser son temps pour réussir à jongler entre les travaux de groupes, les partiels et la recherche de stage. Un autre conseil serait de se renseigner sur des initiatives d'ONG ou d'organisations internationales et de ne pas hésiter à postuler à des offres d’emploi pour des projets qui vous intéressent. Discuter avec les autres étudiants et les professeurs est aussi important pour bien s’orienter par la suite dans le domaine de l’économie du développement.

Ainsi, n’hésitez pas à postuler au Master DEIPM qui vous permettra d’avoir une formation enrichissante tant sur le plan personnel que professionnel !


Merci Eva ! Auriez-vous un mot de la fin ?

Vous avez les cartes en main pour postuler ! Le Master vous donnera toutes les clés pour la réussite.

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