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Hanna BONY (Master DEIPM, 2023) : quand la recherche s'intéresse aux violences faites aux femmes

Portraits de diplômés

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14/05/2025


"Le Master DEIPM m’a offert un socle de compétences solide pour aborder sereinement ma thèse et évoluer dans le monde académique."

Après avoir obtenu son Master Development Economics and International Project Management (DEIPM) en 2023, Hanna BONY a décidé de poursuivre ses études en se lançant dans une thèse à l'Université Gustave Eiffel. Son thème ? Les violences faites aux femmes dans les pays en développement et les moyens de les prévenir.


Bonjour Hanna. Pourriez-vous présenter votre parcours scolaire et professionnel s’il vous plaît ?

J’ai obtenu un Baccalauréat Économique et Social (ES) en 2017. J’ai poursuivi mes études par une Licence Économie à La Sorbonne, que j’ai obtenue en 2020, avec un ERASMUS+ à Madrid.

Ensuite, je me suis dirigée vers le Master 1 International Economics Studies (IES) de l’UPEC. Puis, je suis partie en M2 Analyse Économique à CY Cergy Paris Université, en partenariat avec l’ESSEC.

J’étais très intéressée par la recherche mais ne savais pas si je voulais me lancer dans une thèse. J’ai alors réalisé deux stages : un en tant que Statisticienne à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) à Paris et un à la Commission de l’ONU pour l’Amérique latine et les Caraïbes (UNECLAC) à Santiago, au Chili. Après, j’ai occupé le poste d’Assistante de recherche pour un chercheur espagnol en économie du développement durant neuf mois.

Dès lors, mon souhait de rester dans le domaine de la recherche et plus particulièrement en économie du développement s’est confirmé. Je suis ainsi revenue en M2 Development Economics and International Project Management (DEIPM, suite du Master IES) en parcours Évaluation d’impact, avec l’idée de renforcer mes compétences en économie du développement puis de postuler à un contrat doctoral.

Aujourd’hui, je suis en première année de thèse. En parallèle, je donne cours aux L1 et L2 en Macroéconomie. J’aime enseigner car cela fait une coupure dans la recherche et surtout, cela donne du sens à nos activités car on transmet notre savoir.

 

Pourriez-vous nous détailler votre thèse ?

Ma thèse porte sur les causes des violences faites aux femmes dans les pays en développement et sur les moyens de les prévenir, en utilisant des méthodes d’évaluation d’impact. Concrètement, j’analyse et quantifie comment certains événements, comme des chocs économiques ou des politiques publiques, influencent ces violences et par quels mécanismes. Cela me permet d’identifier les stratégies de prévention les plus efficaces et de formuler des recommandations pour les politiques publiques. Pour le moment, je travaille exclusivement sur les violences conjugales, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. Cependant, dans la suite de mes recherches, je n’exclus pas d’élargir mon travail à d’autres formes de violences, comme les mutilations génitales, le mariage infantile ou encore les violences sexuelles en dehors du cadre conjugal.

Actuellement, je peaufine mon premier chapitre qui porte sur l’impact des conflits violents sur les violences conjugales. Plus précisément, j’analyse si la survenue d’un conflit augmente la probabilité d’être victime de violences conjugales et par quels mécanismes cela se produit, comme la perte de revenus ou d’emploi, ou encore l’augmentation de la consommation d’alcool.

En parallèle, je démarre de nouveaux projets, notamment un en collaboration avec deux co-auteurs, Daniel PEREZ PARRA (mon collègue doctorant) et Jorge GARCIA HOMBRADOS, sur l’impact de la prise de position de leaders religieux ou traditionnels en faveur de l’égalité des genres sur la perception des violences conjugales au Nigeria.

Pour l’instant, j’utilise les données des Demographic and Health Surveys (DHS), de grandes enquêtes menées dans les pays en développement. Elles recueillent des informations détaillées sur la santé, la démographie et divers enjeux sociaux, notamment les violences faites aux femmes.

La prochaine étape sera l’écriture de nouveaux chapitres. Je compte explorer d’autres dimensions des violences faites aux femmes, en m’intéressant à l’efficacité des politiques existantes et à l’influence des normes sociales sur ces violences. J’aimerais également approfondir la question du rôle des figures d’autorité, qu’elles soient politiques ou communautaires, dans l’évolution des perceptions et des comportements liés au genre.

 

"Les violences faites aux femmes constituent un problème mondial touchant toutes les sociétés, mais leur prévalence est souvent plus élevée dans les pays en développement, où les normes de genre sont plus strictes."

Pourquoi avez-vous choisi le sujet des violences faites aux femmes ? 

Ma thèse s’inscrit dans le domaine de l’économie du développement, qui englobe des questions essentielles comme l’égalité des genres. Les violences faites aux femmes constituent un problème mondial touchant toutes les sociétés, mais leur prévalence est souvent plus élevée dans les pays en développement, où les normes de genre sont plus strictes. Par exemple, selon l'Organisation mondiale de la Santé, environ 30 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ou d'une autre personne au cours de leur vie. Ces chiffres alarmants montrent l'importance de mener des recherches approfondies pour comprendre les causes de ces violences et développer des stratégies efficaces pour les prévenir.

 

Quelle serait une journée type en tant que Doctorante ?

Le doctorat peut sembler être un travail solitaire, mais en réalité, j’échange régulièrement avec d’autres doctorants et chercheurs, ce qui rend mon quotidien assez dynamique. Une grande partie de mon temps est consacrée à la recherche : lecture d’articles scientifiques, nettoyage et analyse de bases de données et approfondissement de mes idées de recherche. Mais c’est aussi une période de formation continue : je me forme en suivant des formations spécialisées, en lisant et en participant à des séminaires ou en assistant à des conférences. Enfin, j’enseigne et prépare mes cours et en période d’examens, je consacre du temps à la correction des copies. Mon quotidien est donc un équilibre entre travail analytique, apprentissage constant et échanges avec la communauté académique.


"L’équipe pédagogique était disponible, encourageante et dynamique, tant sur le plan de la recherche que de l’enseignement."

Quel serait votre souvenir le plus marquant du Master DEIPM ?

La qualité de l’enseignement est ce qui m’a le plus marquée dans le Master DEIPM. L’équipe pédagogique était disponible, encourageante et dynamique, tant sur le plan de la recherche que de l’enseignement. Cela m’a non seulement donné envie de rejoindre le monde académique, mais aussi d’intégrer le laboratoire ERUDITE.

 

Avec le recul, que vous a apporté le Master DEIPM dans votre carrière ou dans votre développement personnel ?

Le Master DEIPM m’a permis d’acquérir des connaissances approfondies en économie du développement. Il a également été déterminant dans mon parcours académique, puisque j’y ai rencontré mes directrices de thèse, Marine DE TALANCE et Catherine BROS, et obtenu un financement pour réaliser ma thèse au sein du laboratoire ERUDITE. C’est un laboratoire où je me sens bien accompagnée, avec une dynamique stimulante et enrichissante. Au-delà des connaissances théoriques, ce Master m’a apporté des compétences pratiques essentielles comme la gestion de projet, la méthodologie d’enquête qualitative et quantitative et le management. En résumé, il m’a offert un socle de compétences solide pour aborder sereinement ma thèse et évoluer dans le monde académique.

 

Pour finir, auriez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s’orienter vers le domaine de la recherche ?

Avant de se lancer dans une thèse, je pense qu'il est important d’avoir au moins une petite expérience dans le domaine de la recherche (comme par exemple la rédaction d’un mémoire de recherche ou l’assistance de recherche), afin d’être certain que la recherche nous plaise. De mon expérience personnelle, ce qui m’a aidée à être épanouie dans ma thèse, c’est d’abord d’avoir eu une expérience préalable en recherche qui m’a permis d’acquérir des bases solides et de mieux comprendre les attentes d’un doctorat. Ensuite, d’avoir choisi un sujet qui me plaît, car travailler sur une question qui m’intéresse réellement et qui fait sens pour moi rend le travail quotidien plus stimulant et gratifiant. Enfin, avoir une bonne direction de thèse, avec un encadrement adapté et un bon échange avec ses directeurs est un facteur clé pour avancer sereinement et de manière constructive.

Cela reste bien sûr mon avis personnel, et chaque parcours est unique, avec ses propres défis et opportunités.


Pour suivre les travaux d'Hanna, rendez-vous sur son site : https://www.hannabony.com/

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